« L’idée des revenants, des morts-vivants était quelque chose qui pouvait me tétaniser. »
Jeune fillette de 118 ans dans Hotel Transylvania, Virginie Efira reviendra en 2013 avec pas moins de quatre longs-métrages sous le bras. Enfin, si la fin du monde est reportée…
Virginie Efira, qu’est-ce qui vous a attirée dans « Hotel Transylvania » ?Quand c’est un grand studio, c’est rare qu’on refuse. Après, chacun peut avoir son avis mais la plupart du temps, c’est quand même bien foutu : ce sont les seuls films qui essayent de plaire au plus grand nombre et qui arrivent à garder une touche personnelle.
Quant à mon implication, ce n’est pas comme si je partais deux mois et demi en tournage. Je fais une voix pendant deux jours. Il faut donc remettre les choses dans leur contexte. Mais là, j’avais accès à une bande-annonce que j’avais adorée et en plus je suis une grande fan d’Adam Sandler qui a produit Hotel Transylvania et qui fait la voix principale! J’adore l’idée des monstres réunis et surtout de jouer l’adolescente qui décide de s’affranchir et de découvrir le monde!
Un monstre en particulier vous foutait-il une trouille bleue quand vous étiez petite ?Non, parce que j’arrivais à évacuer de mon esprit l’idée d’une existence réelle. Par contre, ce qui persistait, c’était l’idée de l’esprit : les esprits, le spiritisme, c’était une occasion formidable de se raconter des histoires qui font peur. Il y avait toujours ces fameux esprits où «machin» a vu le verre bouger, et même moi j’inventais que j’avais vu le verre bouger. Et donc, l’idée des revenants, des morts-vivants était quelque chose qui pouvait me tétaniser!
Vous est-il déjà arrivé, comme Jonathan – le soupirant de Mavis dans le film -, de prendre votre sac et de partir à l’aventure ?Ah oui! À fond! Par contre, j’aime pas les gens qui ont des envies, des rêves et qui finalement disent qu’ils n’ont pas eu le temps et regardent leurs désirs s’éloigner. Moi, en revanche, je me sens très proche de cette pulsion qui permet de découvrir des choses qui ne nous ressemblent pas.
Et cette pulsion, je l’ai en permanence : être à l’écoute de l’autre, je trouve ça très important. L’idée d’aller vers l’autre et de diminuer les ponts, cela me semble essentiel.
D’ailleurs, ce qui est intéressant dans « Hotel Transylvania », c’est non pas une stigmatisation, mais un rejet mutuel entre monstres et humains. Principalement dû à une méconnaissance de l’autre…Tout à fait. Le rejet dû à la méconnaissance, c’est un lieu commun malheureusement. Et, dans le film, il y a cet apprentissage : sortir de soi, quitter ce cocon de gens qui nous ressemblent dans nos convictions.
C’est très confortable quelque part, mais c’est nul : il y a une forme de résignation là-dedans. Et Hotel Transylvania est justement l’apologie de l’anti-résignation, découvrir autre chose que soi, d’être plus grand que soi-même. Et, oui, ça me touche infiniment.
Revenons au doublage : Jennifer Love-Hewitt, Salma Hayek, Selena Gomez… Vous n’avez doublé que des brunes, est-ce une revanche calculée ?(rires) Non, je n’ai jamais trop fait le lien. C’est vrai que j’ai souvent doublé des chattes – désolée pour cette phrase -, mais je pense que c’est la voix grave qui fait ça. Oui, ça doit être ça! On doit avoir l’idée d’une blonde qui a une voix plus aiguë. J’ai une voix