Besnard a filmé Virginie Efira et Benjamin Lavernhe dans une nature féerique. -
Le réalisateur Éric Besnard et son comédien Benjamin Lavernhe, de la Comédie française, seront au CGR vendredi pour présenter “ Le goût des merveilles ”.
Prendre le temps de regarder les nuages ou une nuée d'oiseaux qui changent tous de direction, en même temps comme une vague. Regarder les diaphanes aigrettes de pissenlit s'envoler au soleil ou les fourmis affairées. S'écouter vraiment. « Le goût des merveilles » c'est un condensé de tout ce qui manque cruellement à nos journées mortes avant d'être pensées ; tout ce qui, peut-être, serait un remède efficace à notre univers bancal.
Après le décès de son jeune mari arboriculteur, Louise (Virginie Efira) a décidé de rester debout : pour ses enfants et pour cette propriété qu'ils aimaient temps. Comme elle reste fragile, lorsqu'elle se sent plier, elle renifle l'écharpe qui a conservé son odeur, et écoute « Bahia » de Véronique Sanson.
Poésie et sensualité
Un jour, Pierre (Benjamin Lavernhe), lui tombe littéralement dessus. Pour d'autres raisons qu'elle, il est fissuré. Atteint du syndrome d'Asperger (une forme d'autisme). Il oppose la contemplation et l'ordre à toute forme de stress, pince quand il aime, mais aime sans se poser de question. Il est aussi diablement doué pour l'informatique, ce qui lui vaut une menace de la justice.
S'il aime la robe de Louise et s'il a remarqué qu'elle a une fesse plus petite que l'autre, c'est qu'il la regarde. Qu'il la regarde vraiment et aime ce qu'elle est. C'est vrai que Pierre est différent : il range tout au cordeau, est capable de dire à un vieux client de Louise qu'il a un gros nez, juste parce qu'il le constate et qu'il est, pour lui, pragmatique de le dire. Un tel garçon peut être aussi encombrant qu'attachant. Mais comme le dit son vieil ami bouquiniste, Jules (Hervé Pierre), « oui, il est différent : il est honnête, fiable, fidèle, pas intéressé et ne veut de mal à personne ».
« Le goût des merveilles » est un film sensoriel plein d'images solaires de la Drôme qui font un bien fou. Un film d'une belle poésie et d'une grande sensualité, dans lequel on peut entendre des maximes telles que « On ne devrait jamais écrire devant un verre vide ».
Vendredi 4 décembre à 20 h au Mega CGR. Il est d'ores et déjà possible de réserver ses places à la caisse du cinéma.
repères
Ils viennent à votre rencontre
A l'issue de la projection de vendredi à 20 h, le réalisateur Éric Besnard et son acteur principal Benjamin Lavernhe de la Comédie française, seront dans la salle du Mega CGR pour s'entretenir avec le public. Scénariste et réalisateur, Éric Besnard avait signé, il y a quatre ans, « Mes héros », un film tendre où Josiane Balasko et Gérard Jugnot avaient pour fils Clovis Cornillac. Au théâtre, Vincent Lavernhe fut un Oloferno Vitellozzo remarqué dans le « Lucrèce Borgia » mis en scène par Denis Podalydès avec Guillaume Gallienne. Il donnera bientôt, toujours à la Comédie française « Le chant du cygne » et « L'ours » de Tchekhov. Son talent ne pouvait rester éloigné des caméras : après sept films en quatre ans, il explose littéralement. Cette année, il en a tourné… cinq !
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