© Vincent Capman Maquillage : Dr. Hauschka. Coiffure : Franck Provost. Stylisme : Charlotte Renard. Martin Grant, Véronique Leroy, Prada, Alaïa
Le 17 août 2015 | Mise à jour le 16 août 2015
Interview Ghislain Loustalot
Dans « Une famille à louer », Virginie Efira est une mère aux abois, tout le contraire de sa vraie vie. Sur tous les tournages, elle emmène Ali, 2 ans. Pas question de ralentir le rythme, même si elle dit : « Ma fille est l’essentiel de ma vie. »
Paris Match. Avant d’accoucher, vous vous demandiez si vous seriez une mère à la hauteur. Votre fille Ali a 2 ans. Avez-vous un début de réponse ?
Virginie Efira. Ça veut dire quoi, à la hauteur, et l’est-on jamais ? Je ne me fixe pas d’objectifs, je ne suis pas dans la performance maternelle. J’essaye, et c’est déjà pas mal, de transmettre sans trop plaquer mes propres angoisses ou mes désirs.
Ça renforce ou ça fragilise ?
Ça questionne. Je me rends compte, par exemple, que j’ai tendance à moins sortir pour faire la fête. Est-ce que je perds mon indépendance, ma curiosité, ma liberté ? Est-ce bien ou mal ? Avoir un enfant, c’est découvrir l’amour le plus puissant et la fin de l’insouciance.
Avez-vous pris un peu de temps pour rester avec elle avant de retravailler ?
Parmi les valeurs que j’ai envie de lui transmettre figurent l’indépendance et l’épanouissement personnel. Ali m’accompagnait sur le tournage de “Caprice ”, d’Emmanuel Mouret, alors qu’elle n’avait que 10 mois. Depuis, elle me suit partout. Elle découvre, elle partage, elle s’ouvre au monde, même si elle comprend encore assez peu la nature réelle de mes activités. Je suis d’ailleurs assez gênée quand je lui dis “maman travaille”, alors qu’on est en train de me mettre du rouge à lèvres.
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Vous avez toujours eu une connexion directe avec l’enfance. Est-ce d’autant plus vrai avec votre fille ?
Je ne vis pas de phase régressive, mais son émerveillement, sa capacité à débusquer de la joie n’importe où rejaillissent sur moi. Evidemment, il m’arrive parfois de songer à mon propre passé. Je comprends mieux mes parents. J’intègre la nécessité de poser des limites. On ne fait pas des enfants pour leur dire systématiquement oui afin qu’ils nous aiment.