Virginie Efira: "Je ne rentrais pas dans les soirées"
À l'affiche du très névrosé mais très réjouissant "Victoria", comédie existentielle de Justine Triet, présentée en ouverture de la 55e Semaine de la critique, section parallèle du 69e Festival de Cannes, Melvil Poupaud, Vincent Lacoste et une démente Virginie Efira. Nous les avons rencontrés.
Paris Match. Votre premier souvenir de Cannes?
Melvil Poupaud: Ça remonte à loin. J'avais 13 ans, c'était pour "L'île au trésor" de Raoul Ruiz produit par Paulo Branco et la fête du film avait eu lieu dans une pizzeria sur le vieux Port. Des amis étaient passés dont Bertolucci. Cela s'était fini en petit diner de pizzeria à l'ancienne mais c'était il y a longtemps..
Vincent Lacoste: Moi, j'avais 15 ans, j'étais en seconde, c'était pour "Les beaux Gosses". Je n'avais jamais rien fait avant et personne n'avait jamais entendu parler du film.
C'était assez dingo! On avait été directement faire Le Grand Journal, on sortait du Martinez comme des héros et les gens disaient "Hey, vous êtes qui?!". Enfin, on nous filmait tout le temps alors que personne ne nous connaissait. C'était un peu gênant au début. Mais l'accueil avait été génial! C'est la folie furieuse Cannes, ce n'est pas la réalité. Et en même temps, ça a énormément aidé "Les Beaux Gosses" d'être présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. C'est là que le film a commencé à exister.
Justine Triet: En 2013, j'ai présenté mon premier film "La Bataille de Solferino" à l'ACID et j'en garde un souvenir très ému. Mais avec "Victoria", cette année, c'était dément! J'avais jamais eu des gens qui vous applaudissent à la fin pendant dix minutes comme ça... C'était hyper émouvant.
Virginie Efira: Mon premier souvenir, ce n'était pas pour un film puisque c'est ma première fois en compétition cette année... Non, j'y allais pour essayer de rentrer dans des soirées où je ne rentrais pas. C'est plus drôle et ça a d'autant plus de valeur aujourd'hui parce que je me suis faite recaler à 17-18 ans avant.
La joyeuse troupe de "Victoria" © Claire Delfino
Votre moment le plus drôle du Festival?
Melvil: L'année de la présentation de "Conte d'été" de Rohmer, mon costume a pris feu dans une fête. J'étais tout seul. J'avais croisé un seul type que je connaissais qui m'avait fait fumer un gros pétard et je me suis senti mal. Je me suis accroupi à côté d'une piscine autour de laquelle il y avait plein de petites bougies. Et hop, mon costume a pris feu.
Vincent: Hier soir, on était à la fête d'après-film de "Victoria" dans une boite transexuelle, le Vertigo, et il y a eu un show, le spectacle de Miss Coquin. C'était très marrant.
Une balade dans Cannes avec Melvil Poupaud et Vincent Lacoste
Justine: Moi, j'ai un bug mental, ça ne me revient pas... Enfin, à chaque fois que je viens à Cannes, il pleut mais ce n''est pas drôle du tout (rires)
Virginie: Tu aurais dû dire les attentats.... Ça moi, ça m'a fait rire. Non parce que Justine a des petites obsessions dont elle me parlait tout à l'heure...
Justine: Non mais c'est pas drôle du tout. En fait, j'ai vu "House of Cards" dans lequel le président se fait tirer dessus dans une scène de foule et donc quand on a monté les marches, j'étais obsédée par l'idée qu'on allait se faire tirer dessus. (Virginie rit)
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Melvil Poupaud et Vincent Lacoste © Claire Delfino
Quel film de la sélection avez-vous le plus envie de découvrir?
Melvil: Moi, c'est "La mort de Louis XIV" d'Albert Serra avec Jean-Piere Léaud
Vincent: Ah oui, j'ai vu un extrait, ça a l'air incroyable! C'est un good man en plus Albert Serra.
Justine: Moi, j'ai très très très envie de voir "Elle" de Verhoeven!
Virginie: Je ne l'ai pas encore vu, j'ai hâte aussi. Pas parce que je suis dedans mais parce que je suis allée voir Isabelle Huppert au théâtre dans "Phèdre(s)" et je trouve que, grâce à elle, on ne se pose même plus la question de l'âge. Il n'y a plus d'âge.
C'est de plus en plus fluide comme si elle n'avait plus peur de rien. Et ce que "Elle" raconte sur la sexualité des femmes est rare. En ça, ça rejoint d'ailleurs "Victoria", le film de Justine. Voir des femmes de 60 balais avec une sexualité offensive, ce n'est pas tous les jours. Enfin, moi je n'ai pas 60 ans hein (rires).